lundi 3 novembre 2008

Le mythe de l'effet Bradley

Alors qu'Obama est plus que jamais donné vainqueur dans les derniers sondages (11 points d'avance dans le dernier sondage Gallup, et 7 points d'avance de moyenne des sondages au niveau national selon RealClearPolitics), les médias ont évoqué la possibilité d'un retournement de situation à cause de l'effet Bradley, du nom de l'ancien maire Afro-américain de Los Angeles Tom Bradley, qui perdit l'éléction de 1982 au poste de gouverneur de la Californie à la suprise générale, alors qu'il était crédité d'une forte avance dans les sondages.
Selon les tenants de cet effet, les individus interrogés par les sondages déclareraient vouloir voter pour un candidat noir, mais voteraient réellement pour un autre candidat au moment de l'éléction. On assisterait donc à un effet rasciste qui fausserait les sondages. Cette thèse est pourtant insoutenable d'un point de vue logique, ou n'a en tout cas pas l'importance qui lui est accordée : les élécteurs américains ne votent en effet pas pour ou contre Obama, il ont le choix entre plusieurs candidats. Il n'y a donc aucune raison pour les personnes interrogées d'avoir honte de déclarer vouloir voter pour McCain plutôt que pour Obama et donc de mentir aux sondeurs avant leur vote.
D'autres effets sont par contre plus probables : Obama pourrait plutôt craindre un effet de démobilisation d'élécteurs démocrates tellement surs de leur future victoire qu'ils préféreraient dès lors faire autre chose que d'aller voter mardi prochain, et de son côté, les élécteurs de McCain pourraient être tellement découragés par le gouffre qui sépare les deux candidats dans les sondages, qu'ils renonceraient à l'idée d'aller voter.

Quoi qu'il en soit, la plupart des analystes estiment peu probable un renversement de la tendance qui voit Obama loin devant... Réponse demain soir.

1 commentaire:

Luciole a dit…

Bon, bah je crois qu'on a la réponse, maintenant...

Mais merci beaucoup : je cherchais justement le nom de cet effet ! M. Mercier nous avait aussi parlé l'année dernière de l'effet "Bison Futé" : en d'autres termes, les prévisions routières en France visent à dissuader les automobilistes (prévus) de prendre la route. Mais dans l'hypothèse où ces avertissements seraient suivis, tout le monde prendrait le volant à un autre (et même) moment ! Le serpent se mord la queue...

Quoi qu'il en soit, les journalistes qui ont brandi l'effet Bradley dans les derniers jours de la campagne avaient sans doute pour seul objectif la création d'un suspense artificiel.